Tourisme durable dans le Vaucluse

Voyager avec le moins d’impact possible sur la planète – On peut le faire

Bienvenue dans ce nouvel épisode d’On peut le faire, la chronique réalisée en partenariat avec RTV FM, qui donne des idées écoresponsables et locales pour avancer chacun à son rythme. Après vous avoir parlé le mois dernier des cosmétiques naturels, ce mois-ci je m’attaque à vos futures vacances et vous donne des astuces pour vous évader mais de manière responsable.  
Dans cet épisode vous allez entendre une compilation des quatre chroniques diffusées à la radio : 

  • Des vacances de qualité plutôt qu’en quantité 
  • Casser les idées reçues sur le tourisme durable 
  • Voyager à la découverte de l’autre  
  • S’émerveiller de la nature qui nous entoure  

Bonne écoute !


Références citées dans cet épisode :

Le podcast (X)perientiel : https://podcasts.audiomeans.fr/-x-perientiel-le-tourisme-de-demain-6a01a240fdc9

Les chiffres de l’impact du tourisme : https://notre-environnement.gouv.fr/actualites/essentiels/article/tourisme-durable-une-solution-pour-voyager-dans-le-monde-de-demain

Les 9 PNR en PACA : https://provence-alpes-cotedazur.com/decouvrir/espaces-naturels/les-parcs-naturels-regionaux/

La Péniche Althea : https://www.peniche-althea.fr/chambres-hotes

Les cabanes des Grands Cépages : https://www.cabanesdesgrandscepages.com/

Domaine de l’Alauzon : https://alauzon.com/fr/

Camping de la Sorguette : https://www.camping-sorguette.com/

Article sur les idées reçues sur le tourisme durable : https://www.tourisme-durable.org/tourisme-durable/idees-recues

Bienvenue à la ferme : https://www.bienvenue-a-la-ferme.com
Accueil Paysan : https://www.accueil-paysan.com/fr/

My weekend for you : https://www.myweekendforyou.com

Les Greeters : https://internationalgreeter.org/greeter-destinations  – http://www.marseilleprovencegreeters.com/
Le Coachsurfing :https://www.couchsurfing.com/
Le Woofing : https://wwoof.fr/fr/

Le Naturoptère : https://www.naturoptere.fr/

LPO Vaucluse : https://paca.lpo.fr/association-protection-nature-lpo-paca/notre-action-en-paca/vaucluse

Le Carbet Amazonien :  https://www.lecarbetamazonien.fr/https://www.youtube.com/watch?v=KpouKBipiJ4


Vous pouvez lire la retranscription de la chronique en intégralité ci-dessous : 

Des vacances de qualité plutôt qu’en quantité 

Ce mois-ci on s’évade, on part en vacances, de manière responsable évidemment. Alors je vous entends déjà me dire, le but des vacances c’est de tout oublier, donc ce n’est pas le moment de me compliquer la vie avec le développement durable !

Malheureusement aujourd’hui on ne peut plus se permettre de complètement tout oublier quand on pense aux vacances. La raison, c’est que partir en vacances, ça a un impact sur la planète comme chacun de nos actions, vous en êtes bien conscients maintenant si vous êtes des auditeurs et auditrices fidèles de cette chronique. Si nous ne faisons pas un peu attention à nos impacts nous finirons par ne plus pouvoir partir en vacances et pas uniquement pour des raisons financières. 

Voici un extrait d’une conférence lors des Universités du Tourisme durable qui se sont déroulées 2021 et qui ont été enregistré par François Huet pour ton podcast (X)périentiel – le tourisme positif (que je vous conseille d’ailleurs) 

Extrait podcast

Alors promis dans les chroniques de ce mois je vais vous donner des bonnes idées pour faire rimer dépaysement, découverte, détente avec durabilité afin que vous puissiez, une fois sur place, tout oublier et profiter au maximum de votre expérience.

L’objectif va être de vous donner des idées, souvent portées par des vauclusiens et vauclusiennes, pour penser vos vacances autrement. Mais avant de vous donner de belles idées, je vous partage quelques chiffres histoire d’enfoncer un peu le clou et de vous convaincre ou vous donner quelques billes pour convaincre vos proches.

Malgré la crise sanitaire que nous venons de vivre, le tourisme, est toujours en hausse. Dans le monde, il a connu une croissance de +133% en 30 ans. Une des grosses problématiques, dû au tourisme de masse, la mise en place de nombreux vols low cost et l’apparition du marché des locations entre particuliers, c’est que certains lieux attirent énormément de touriste, bien plus qu’ils ne devraient en accueillir. Nous avons toutes et tous vu les images des paquebots surdimensionnés dans Venise et l’impact que cela a sur la ville. 95 % des touristes se concentrent sur 5 % des espaces dans le monde. 

Évidemment qui dit beaucoup de touristes dans un lieu, dit explosion de la consommation des matières premières consommateur de ressources naturelles : énergie, eau, alimentation, matières premières (en France, dans les communes les plus touristiques, on observe jusqu’à + 211 % de consommation annuelle d’eau, + 287 % de consommation annuelle d’énergie et + 27 % de production de déchets par rapport à la moyenne nationale) et de la production de déchet, donc une pollution accrue. 

Autre phénomènes, l’inflation des prix du logement et de l’alimentation qui font fuir les locaux de ces villes et destinations, sans habitants ces lieux deviennent l’équivalent de “parc d’attraction” sans aucune authenticité . Cela cause également l’appauvrissement des cultures et des patrimoines locaux et on finit par retrouver les mêmes souvenirs et magasins partout dans le monde.

Mais le tourisme a également des effets bénéfiques sur l’économie locale, l’emploi évidemment mais surtout les voyages ouvrent l’esprit, amène à être curieux, à découvrir d’autres modes de vie, à apprendre, rencontrer l’autre. Pensé intelligemment, de manière qualitative plutôt que quantitative, je suis certaine qu’un équilibre est possible à trouver et que bien sûr nous consommateurs pouvons faire évoluer les choses si nous changeons nos comportements. 

Je vous propose donc que la semaine prochaine nous sortions de nos barrières psychologiques, pour pouvoir être alignés avec nos valeurs aussi pendant nos moments de détente, car oui j’en suis sûre on peut le faire.

Casser les idées reçues sur le tourisme durable 

pour cette deuxième chronique dédiée au tourisme durable, je vous propose de casser les idées reçues que nous avons toutes et tous sur ce type de voyage.

Idée reçue numéro 1 :  le tourisme durable c’est partir au bout du monde pour faire des chantiers participatifs ou de l’humanitaire.

Et bien non, pas besoin d’aller au bout du monde pour voyager de manière responsable. Le choix de votre mode de transport, réserver un hébergement labellisé ou justement partir en vacances à quelques kilomètres de chez vous c’est du tourisme durable. Et on peut dire qu’en Provence nous avons largement de quoi faire de beaux voyages dans des sites nature protégés. 

La région compte 9 parcs Naturels régionaux : de la Camargue en passant par le Queyras ou le Verdon en terminant bien sur par notre cher Mont Ventoux, vous y découvrirez des paysages époustouflants, très différents dans des sites où sont développées des initiatives touristiques durables.

Idée reçue N°2 : le tourisme durable c’est contraignant 

Bien sûr, si vous choisissez de faire un treck en dormant à la belle étoile alors que vous avez l’habitude des hôtels confortables avec service 4 étoiles, vous allez trouver cela contraignant.  Vous pouvez trouver des hébergements très confortables qui eux ont mis en place des démarches responsables : tri des déchets, choix de produits locaux et bio pour cuisiner les différents repas, utilisation de produits ménagers respectueux de l’environnement, énergie solaire voire même toilettes sèches. 

Pour les trouver il existe des labels comme la qualification environnement des clévacances, écogites, clefs vertes, chouette nature, accueil paysan… Il en existe énormément avec des critères plus ou moins restrictifs. 

Changer sa façon de partir en vacances, cela peut permettre de vivre des expériences originales. Par exemple, vous pouvez visiter Avignon et dormir sur une péniche avec une superbe vue sur le Palais des papes. Elle s’appelle La Péniche Althea et la cabine du marinier a été transformée en chambre d’hôte. Dormir sur l’eau permet une pause hors du temps. 

Pour rester proche de l’eau, de la nature en gardant le tout le confort, il y a aussi les cabanes des grands cépages à Sorgues. Des cabanes au bord ou sur l’eau du Lac de la Lionne. 

Dépaysement garanti !

Idée reçue numéro 3 : le tourisme durable c’est cher

Si vous ne partez au bout du monde, la part de votre budget dédiée au transport sera moindre. En réservant le train à l’avance ou en optant pour la voiture en restant proche de votre domicile, il est quand même  possible de s’évader.

L’année dernière nous sommes partis dans un gîte qui proposait une cabane dans une forêt des baronnies provençales, le courant étant produit par des panneaux solaires, le chauffage au bois, aucune connexion internet pour un réelle déconnexion, aucun bruit de voiture et surtout le contact direct avec la nature : les écureuils qui trottent chaque matin sur le toit de la cabane, les biches qui passent sur le chemin tranquillement à l’heure du goûter. Ce cocon était à La Roche sur le Buis dans le Domaine de l’Alauzon et après y avoir passé quelques jours nous avions l’impression d’être parti au bout du monde alors que nous étions à à peine 1h de la maison. Le bonheur !

SI vous partez en famille, et que vous souhaitez opter pour le camping, il y a la Sorguette situé à l’Isle sur Sorgue. Labellisé Clé verte, il est également refuge LPO, c’est-à-dire qu’ils se sont engagés pour créer un environnement sain sans produits chimiques, qui peut être un refuge pour la biodiversité en préservant l’environnement, créant des sites de nidification et en apportant de l’aide aux oiseaux en hiver. De quoi être réveillé par le doux chant des oiseaux pour bien commencer la journée.Voila maintenant que vous êtes passé au delà de vos idées reçues, la semaine prochaine je vais vous donner d’autres idées pour organiser des vacances responsables et créatrice de liens avec les habitants du lieu où vous allez. Car voyager responsable c’est également l’occasion de faire de belles découvertes grâce aux connaissances des locaux, car oui j’en suis sûre on peut le faire !                   

Voyager à la découverte de l’autre  

Pour cette troisième chronique dédiée au tourisme durable, je vous propose de faire de belles rencontres.

Quand on part en vacances on cherche selon les goûts le soleil ou le froid, la mer ou la montagne, la ville ou la campagne. Ce qui est sûr c’est que l’on cherche un ailleurs, un endroit qui nous fera oublier la routine du quotidien et qui nous permettra de nous évader.

Il y a bien sûr les magnifiques paysages qui nous permettent cette évasion, la pratique d’un sport, parfois extrême mais ce que j’aime avant tout c’est la rencontre de l’autre. Celle ou celui qui n’a pas la même activité que moi, qui ne vit pas dans les mêmes conditions, celle ou celui qui n’a pas la même culture et encore une fois cela n’implique par forcément d’aller au bout du monde. En France ou en Europe, il y a beaucoup de découvertes à faire du Nord au Sud, et d’Est en Ouest.

Alors comment faire pour partir en vacances en favorisant la rencontre des locaux.

Il y a évidemment les chambres d’hôtes, vérifiez quand même d’abord que les hôtes vivent bien sur place pour passer du temps avec eux et pouvoir échanger.

Si vous aimez la nature et le terroir, il y a le réseau “Bienvenue à la ferme”, composé de près de 8 000 agriculteurs adhérents qui ouvre les portes de leur ferme. Et selon le lieu vous pouvez soit la visiter, y manger ou dormir et découvrir le savoir-faire des fermiers. Avec la même idée, il y a aussi le label Accueil Paysan, qui vous propose la campagne à bras ouverts pour des vacances autrement.

Pour les plus citadins, il y a les Greeters. Cette organisation mondiale à but non lucratif rassemble des bénévoles qui vous emmènent en balade de 2 à 3 heures dans leur ville pour vous la faire découvrir selon leurs intérêts. Ces balades sont gratuites. Par exemple, si vous voulez redécouvrir Marseille, vous pouvez rencontrer Max, 82 ans qui vous donnera rendez-vous pour découvrir les Catalans, une enclave populaire située dans le 7e arrondissement. Une réelle expérience, un moment de partage inoubliable.

Autre possibilité, pensé par un Vauclusien celle-là, passer par le site myweekendforyou. 

Le concept c’est que vous êtes accueillis le temps d’un weekend gratuitement , gîte et couverts, dans une maison (ou un appartement) où les personnes vivent réellement. Et le but c’est que vos hôtes vous fassent découvrir leur passion. Les hôtes étant validés par la plateforme, donc pour accéder à leurs coordonnées il vous faudra acheter un pass : 89€ pour un an, 29€ pour 3 mois. Et si à votre tour vous accueillez des voyageurs, le pass est gratuit.

Déjà 1000 hôtes sont répertoriés sur le site, de quoi faire de belles découvertes et rencontres. 

Pour les plus aventureux d’entre vous il y a le coachsurfing et le woofing. Désolée pour les noms en anglais, ce sont des concepts internationaux et des noms déposés donc je ne peux pas vous donner de traduction. Ces deux concepts proscrivent tout rapport à l’argent.

Le principe du coachsurfing c’est de proposer un lit, un canapé à des gens en voyage, et qui souhaitent visiter votre région. Une réelle immersion si vous êtes accueillis, et des rencontres très diverses si vous accueillez les voyageurs. L’accueil est gratuit mais il n’est pas rare que si vous offrez un endroit pour dormir à des voyageurs, ils vous amènent de quoi manger, voire cuisine un plat typique de leur pays pour vous remercier.

Si vous n’aimez pas les voyages organisés ou si vous avez un budget très restreint ça peut être une belle solution. Vous pourrez dire au retour que vous avez réellement rencontré des habitants des villes où vous vous êtes arrêtés.

Quant au woofing, le concept est le même mais avec du travail en échange. Woofing veut dire World-Wide Opportunities on Organic Farms donc le principe est d’échanger vos services en travaillant pour une ferme biologique contre le gîte et le couvert. Les tâches et le temps de travail sont prédéfinis avec vous avant votre arrivée. Une bonne manière de lier l’utile à l’agréable car vous apprendrez beaucoup de choses pendant ce voyage, une expérience à l’état pur. A la rencontre de l’autre, je vous garantis que vous ramènerez des souvenirs uniques, n’est ce pas le but des voyages au final ?

La semaine prochaine on continue les découvertes, cette fois avec la nature, car plus on connaît ce qui nous entoure, mieux on protège notre environnement. Et oui j’en suis sure on peut le faire ! 

S’émerveiller de la nature qui nous entoure  

Pour cette dernière chronique du mois consacré au tourisme, je vous propose de prendre le temps de découvrir la nature qui nous entoure. Et quel meilleur moment que les vacances pour prendre le temps de s’émerveiller du chant des oiseaux, pour découvrir le nom des fleurs que l’on croise régulièrement et pourquoi pas dépasser ses peurs et se rendre compte que les insectes et les araignées sont tout à fait passionnants à étudier.

Je reste dans mon idée que nous n’avons pas besoin d’aller au bout du monde pour partir en vacances, alors je vais vous donner quelques idées dans le Vaucluse, à la découverte de notre chère mère nature sans qui notre planète ne pourrait exister (et nous être humains par la même occasion, est-ce utile de vous le rappeler).

Je vous parlais en introduction des insectes et des araignées. Ces petites bêtes qui nous font souvent peur, que l’on considère comme des envahisseurs voire que l’on essaie d’exterminer. Il est peut-être temps d’apprendre à mieux les connaître pour comprendre le rôle qu’ils jouent et tous les services qu’ils nous rendent. Pour cela, je vous conseille de venir visiter le Naturoptère, à Sérignan du Comtat. Ce lieu propose tout au long de l’année des expositions permanentes comme « qu’est-ce qu’un insecte » et d’autres temporaires comme en ce moment “Extraordinaires araignées de Provence ”. Il y a aussi un jardin, véritable écrin de biodiversité. Le lieu organise toute l’année des ateliers et événements naturalistes toujours placés sous le signe de l’éducation à l’environnement et au développement durable. Seul ou en famille, du plus petit au plus grand vous en reviendrez avec de nouvelles connaissances et un regard différent sur ce qui fait bzzz et crrrr crrr chez nous.

Pour continuer à regarder notre nature différemment, il y a aussi les balades naturalistes de la LPO, connue pour son action de protection des Oiseaux, cette association très active dans le Vaucluse avec plus de 500 membres, agit pour la protection des espèces, La préservation de milieux naturels sensibles, mais aussi en faveur du bien-être animal au sens large. Ils proposent par ex des balades à Cheval Blanc à la rencontre d’un rapace peu connu le Percnoptère d’Égypte, ou encore à Mérindol pour cette fois scruter l’eau et mieux comprendre la vie des castors. Pensez à prendre évidemment de bonnes chaussures, mais surtout des jumelles et votre appareil photo, pour immortaliser certaines de vos découvertes.

Si vous aimez les papillons, direction Velleron, dans le Carbet amazonien. Une serre de 500m² qui vous emmène directement dans une forêt  tropicale où vivent 500 papillons de toutes les couleurs, formes et tailles. Vous pourrez ainsi mieux comprendre comment ils vivent, naissent et se nourrissent. Vous passerez dans les espaces de culture des plantes où grandissent les chenilles, observerez les différents stades de leur développement jusqu’à la chrysalide présentée dans un éclosoir. Une sortie où vous aurez l’impression d’être allée au bout du monde, voire dans le monde merveilleux des fées tellement le vol des papillons donnent l’impression d’être dans un lieu magique.

Et c’est bien ce que j’ai eu envie de vous partager pendant ces quatres chroniques dédiées au tourisme, de chercher la magie, le merveilleux, le dépaysement dans ce qui peut vous paraître trop proche. Car souvent c’est notre territoire que l’on prend le moins de temps de visiter, car on sait qu’il est à côté et que nous aurons toujours le temps. mais finalement on ne le prend pas. Prendre le temps de découvrir l’endroit où on habite, en privilégiant les modes de transports propres, faire ce que l’on appelle du tourisme lent, pour déconnecter de la frénésie de nos vies quotidiennes. Prendre le temps de mieux connaître notre environnement car c’est la méconnaissance qui fait qu’on le détruit et c’est comme cela que nous arriverons à le protéger pour que nous ayons toujours de belles choses à découvrir, partager, raconter, car oui j’en suis sûre on peut le faire.