Une licence professionnelle pour former les étudiants en tourisme à la durabilité

Et si on formait les étudiants en tourisme à la durabilité ?

Pour en parler je vous emmène à l’Université d’Avignon pour fêter un anniversaire : les 10 ans de la Licence Professionnelle Tourisme et Économie Solidaire. Si j’ai décidé de parler de cette Licence sur Esperluette c’est que j’ai fait partie de la 4ème promotion lorsque j’ai repris mes études en 2011.

J’étais installée dans le Vaucluse depuis peu et je souhaitais me former aux métiers du tourisme mais surtout d’un tourisme en accord avec mes valeurs. Mon choix de faire la Licence fut le bon et en prime j’y ai appris à découvrir ce beau territoire qui est le mien maintenant et qui foisonne de projets et d’idées malgré ses problématiques économiques. Cette licence est sans aucun doute l’une des petites graines qui a fait naître Esperluette. Partons donc à la rencontre de Laurent Arcuset, consultant, maître de conférence et l’un des créateurs de la Licence Professionnelle Tourisme et Économie Solidaire afin qu’il nous explique les spécificités de cette formation et de ses étudiants ainsi que sa vision de la durabilité appliquée au tourisme.

Un grand bravo à Laurent Arcuset et toute l’équipe pédagogique de la Licence pour toute l’énergie déployée depuis 10 ans pour la faire perdurer. Je souhaite un très bel anniversaire à cette formation quasi unique en France et j’espère sincèrement qu’elle servira d’exemple pour que les étudiants en tourisme soit formés à la durabilité dans son ensemble c’est-à-dire sociale, écologique et économique.
Le début d’année est souvent la période où l’on réfléchit à l’organisation des vacances estivales, alors ne cherchez pas trop loin, il y a toujours de belles découvertes à faire près de chez soi, ce qui n’empêche pas le dépaysement, bien au contraire !

L’Esperluette de Laurent Arcuset : L’Affaire du siècle : Quatre associations, Notre Affaire à Tous, la Fondation pour la Nature et l’Homme, Greenpeace France et Oxfam France ont décidé, au nom de l’intérêt général, d’attaquer l’Etat français en justice pour qu’il respecte ses engagements climatiques et protège nos vies, nos territoires et nos droits. Si cette action vous parle, pensez à ajouter votre signatures, au moment où j’écris cet article la pétition n’est pas loin d’atteindre les 2 millions de signatures.

Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez consulter le programme de la Licence Professionnelle Tourisme et Économie Solidaire ou suivre la page Facebook des étudiants en tourisme d’Avignon Université.

N’oubliez pas de partager, commenter chaque épisode que vous écoutez, cela permet de faire connaître le podcast et donc de développer notre audience.
Merci à l’équipe de la Péniche Althea de toujours me trouver un petit espace de tranquillité pour pouvoir enregistrer mes interviews.
À une prochaine, on l’espère-luette évidemment 🙂

Propos recueillis par Marie-Cécile Drécourt

Crédit photo image de couverture : Avignon Université

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laurent arcuset tourisme durable et économique solidaire

Pour les malentendants, une version sous-titrée est disponible sur la chaîne Youtube Esperluette -Podcast inspirant.

Ou vous pouvez lire l’interview dans son intégralité ici :

Marie-Cécile :  » Et si on formait les étudiants en tourisme à la durabilité… ? Pour en parler, je vous emmène à l’Université d’Avignon pour fêter un anniversaire, celui de la Licence Professionnelle Tourisme et Economie Solidaire. Si j’ai décidé de vous parler de cette formation sur Esperluette, c’est que j’ai fait partie de la 4ème promotion quand j’ai repris mes études en 2011. Je venais d’arriver dans le Vaucluse et je souhaitais me former aux métiers du tourisme, mais d’un tourisme en accord avec mes valeurs. Mon choix fut le bon, et en prime j’ai appris à découvrir ce beau territoire qui foisonne de projets et d’idées malgré ces problématiques économiques. Cette licence est sans aucun doute l’une des petites graines qui a fait naître Esperluette. Partons donc à la rencontre de Laurent Arcuset, consultant, maître de conférences à l’Université d’Avignon et surtout l’un des créateurs de la Licence Professionnelle Tourisme et Economie Solidaire afin qu’il nous explique les spécificités de cette formation et de ses étudiants et sa vision de la durabilité appliquée au tourisme. Bonne écoute ! » 

 

Laurent Arcuset : « Bonjour, je suis Laurent Arcuset, je suis ce que l’on appelle un MAST, Maître de conférence associé, ce qui veut dire que j’ai une activité aussi privée à côté en tant que consultant du tourisme durable, donc là depuis 20 ans. Et j’occupe ce poste de MAST depuis depuis quinze ans. Il y a dix ans, on a eu cette opportunité de créer la Licence Pro. Tourisme et Economie Solidaire.

J’ai fait des études de géographie à l’Université d’Avignon donc à l’époque ça s’appelait DEA. J’étais voué à faire de la recherche mais après j’ai eu une opportunité de faire un DESS, ce qu’on appelle Master pro aujourd’hui, sur le tourisme et le développement local. A partir de là, j’ai eu  envie de travailler dans ce secteur-là du tourisme et j’avais surtout envie de rester aussi dans la région donc la seule solution qui me convenait c’était de créer ma propre structure. Juste après mes études, j’ai créé mon bureau d’études avec un autre collègue, qui s’appelle Géo-Système, en partant au départ sur bien sûr le tourisme mais on avait une activité aussi de cartographie en tant que géographe, mais petit à petit la partie ingénierie touristique est devenue prépondérante.  Parce que la vie c’est aussi des rencontres, j’ai eu la chance de rencontrer Jean-Paul Teyssandier, qui travaillait pour le ministère à l’époque. Dès le départ en fait j’ai eu comme mission de savoir comment on pourrait appliquer le concept de développement durable au tourisme. J’ai donc participé à des expérimentations au niveau national sur sur cette thématique et depuis cette thématique ne m’a plus quittée. Par rapport à la Licence Professionnelle, j’ai eu la chance de pouvoir participer à sa création il y a dix ans puisque nous allons fêter l’anniversaire des dix ans. Il y a eu la volonté au niveau de l’Université, en partenariat avec le lycée agricole de Carpentras Serres, et notamment avec Christian Vermorel, la volonté de monter une Licence Pro. puisque eux avaient un BTS et ils voulaient un prolongement. On était parti sur un projet de tourisme rural mais quand on fait une formation il faut aussi faire une analyse comparative et des licences pro. tourisme rural il en existait par ailleurs. De par mes convictions personnelles et professionnelles sur la durabilité on s’est dit qu’il y avait certainement un lien avec la ruralité et ce qui était en train d’émerger, ce fameux concept de développement durable. C’est là où on a orienté cette Licence pro.  sur… ben qui avait déjà ce nom : Tourisme et Economie Solidaire, parce que déjà à l’époque on disait que l’économie sociale et solidaire est porteuse d’innovation. Donc on a voulu se positionner sur cet aspect là. Parallèlement, le terme de durabilité était déjà pris par certaines formations et on ne se sentait pas forcément dans la même logique. Nous ce qui nous intéresse dans la durabilité c’est l’aspect social. Bien-sûr on va y retrouver la dimension environnementale mais ça je crois que c’est acquis pour tout le monde, donc la dimension écologique mais pour nous la durabilité elle doit d’abord servir les humains et l’humanité. On ne peut pas occulter l’aspect social et solidaire donc nous on l’a mis au cœur de notre problématique et quand on parle d’humanité forcément derrière on est obligé de parler aussi d’écologie, mais aussi d’économie.

Donc on est bien dans ce concept de durabilité met on place l’humain au centre de nos préoccupation. C’est pour ça qu’on n’a pas voulu l’appeler Touriste Durable mais Tourisme et Economie Solidaire. 

La Licence Tourisme et Economie Solidaire c’est la  volonté de développer des formes alternatives au tourisme et quand on parle des formes alternatives au tourisme c’est qu’elles puissent être à la fois utiles au plus grand nombre et donc, dans le plus grand nombre, c’est des entrepreneurs qui veulent partir sur des formes de tourisme particulières mais c’est aussi utile pour les consommateurs entre guillemets donc que toute personne, quelle que soit sa situation sociale, ses conditions physiques et intellectuelles, puissent accéder aux vacances, sachant qu’on reste toujours sur ce chiffre qui est dramatique : un français sur deux ne part pas en vacances. Et quand on regarde à l’échelle planétaire, c’est encore plus  dramatique.

On a comme espoir que le tourisme peut s’ouvrir au plus grand nombre et donc … Quand je parle du touriste c’est aussi les loisirs, donc on n’est pas obligé de partir dans des grandes distances, prendre des avions pour aller à l’autre bout du monde pour s’épanouir, pour échanger. C’est dans cette optique là qu’on s’est positionné. On s’est très vite rapproché d’ailleurs des acteurs du tourisme social et solidaire et c’est pour ça qu’on a un partenariat notamment avec l’UNAT, l’Union Nationale des Associations de Tourisme. Ca nous permet aussi d’avoir un ancrage professionnel et de bien ancrer notre formation dans le monde professionnel. Ca je crois que c’est important que nos étudiantes puissent avoir des débouchés par la suite, c »est notre objectif premier.

Les étudiants qui viennent dans cette formation sont vraiment très diversifiés puisque malheureusement on peut dire que cette formation reste quasi unique en France. A l’époque on pensait qu’on allait lancer une dynamique qui allait être eprise, puisqu’on croyait que au niveau de l’enseignement supérieur on avait pris conscience que la durabilité devait être forcément pris en compte dans toutes les formations.  Notre spécificité fait qu’on attire une jeunesse ou des moins jeunes qui ont envie de partir sur des projets alternatifs donc social et solidaire et donc on recrute au niveau national. L’autre spécificité c’est qu’on ne recrute pas sur un niveau académique, on recrute sur … Le point commun c’est on partage des valeurs et un projet de société. Ca c’est la base du recrutement et ensuite on aime avoir des étudiants qui viennent de différents horizons, quelque soit leur cursu initial : y’en a qui viennent de géographie, de langues étrangères appliquées, de sociologie, d’anthropologie, de commerce… Ca pour nous ça n’a pas d’importance, encore une fois c’est les valeurs qui sont notre notre point commun. Et on a la chance depuis, on va dire 4,5 ans, d’avoir une certaine visibilité aussi sur l’étranger notamment sur sur le Maghreb et sur l’Afrique noire.

On commence à accueillir aussi des étudiants étrangers, on a aussi des étudiants européens, donc on voit que cette dimension là commença à intéresser un grand nombre de personnes qui ont envie de s’investir dans des projets utiles.  Les cours de la formation sont assez diversifiés. Dans notre hypothèse, c’est que quelle que soit la situation dans laquelle on se trouve : si on est chef d’entreprise, on doit connaître les logiques territoriales et si on est chargé de mission territoriale, on doit connaître le monde de l’entreprise.Donc pour nous c’est que quelqu’un puisse être armé pour tisser du réseau, comprendre les effets de levier qui peut y avoir sur le territoire et que les gens qui vont travailler pour les territoires connaissent les préoccupations des entreprises  et être les plus efficaces possibles pour les pour les accompagner. Il y a aussi la partie professionnalisation, donc le projet tuteuré, qui est obligatoire dans toutes les licences pro. Peut-être que notre particularité c’est d’avoir un réseau local très fort et donc on a des commanditaires qui sont des commanditaires officiel,  des territoires, des associations et qui vont faire une commande à des étudiants Les étudiants vont travailler par groupe sur cette commande jusqu’à la satisfaire. On répond à un cahier des charges. On doit construire sa méthodologie et après mettre en oeuvre cette méthodologie  jusqu’à un résultat qui doit être satisfaisant pour les toutes les parties prenantes. Dans ce projet tuteuré il y a l’accompagnement de l’équipe pédagogique et ensuite il y a le stage de fin d’année qui est de 4 à 6 mois donc quatre mois minimum, 6 mois maximum. Là pareil, ça peut se faire en France ou à l’international, dans le domaine du tourisme ou dans le domaine de l’économie sociale et solidaire. Donc la partie professionnalisation est très forte d’autant plus que dans l’équipe pédagogique, la très grande majorité sont des personnes du milieu professionnel. Le lien entre le milieu universitaire et le milieu professionnel est essentiel. C’est vrai qu’on nous a…  Quand on écoute les étudiants, il faut toujours renforcer l’aspect professionnel, quand on écoute la partie académique, ils nous disent qu’il faut toujours un lien avec l’université. Et je crois qu’il faut garder cet équilibre donc d’avoir des connaissances fondamentales qui seront plutôt amenées par des enseignants /chercheurs et ensuite des des compétences opérationnelles et transversales qui vont être amenées par des professionnels.

On a je pense une bonne répartition entre ce qui est fondamental et professionnalisant. Nous, le bilan de ses dix ans et l’évolution est qu’au départ on pensait qu’on devait encore former les gens sur ces valeurs là, leur expliquer quelle est la situation de notre monde et pourquoi il faut partir sur des dynamiques de durabilité. On s’est aperçu très rapidement qu’en fait les étudiants qui venaient, qui candidataient étaient très au courant de notre situation et donc ces valeurs là c’était pas la peine de leur inculquer, ils les avais déjà. On a donc renforcé après l’aspect peut-être plus commercial de la formation en disant que quand on est vertueux il faut aussi le faire savoir et il faut aussi « vendre » son entreprise. On a renforcé la partie professionnalisante sur l’aspect communication,  communication responsable, l’aspect marketing, parce que c’est indispensable. On commence à avoir une bonne visibilité sur ce que sont devenus nos anciens étudiants et la réponse elle est compliquée à donner puisque comme je disais on a recruté sur la diversité et cette diversité elle va se retrouver aussi dans l’insertion pro.

D’un point de vue, on va dire institutionnel, on a des chiffres qui pourraient paraître pas très bon sur le nombre de CDI, parce qu’on est évalué notamment sur le nombre de CDI à la sortie du diplôme, tout simplement parce que on a des gens qui ont envie de s’investir dans différents projets et à la rigueur presque le CDI ne les attire pas.  Ils ont envie de découvrir encore le monde dans toute sa diversité, ils ont envie de se rendre utiles souvent dans le milieu associatif, que ce soit en France ou à l’étranger. Et quand ils vont travailler soit ils vont travailler dans le domaine du tourisme mais il y en a qui partent aussi du domaine du tourisme pour travailler plus tôt dans l’économie sociale et solidaire.

Il y en a qui vont travailler en village de vacances, il y en a qui vont travailler dans de l’hébergement classique, il y en a qui vont créer leur propre structure, que ce soit d’hébergement ou de communication. Donc autant on n’a pas de profil type des personnes qu’on recrute, autant on n’a pas d’emploi type. Par contre on a un très bon retour sur la satisfaction qu’ils ont. Pour nous,  la satisfaction c’est est-ce que que j’ai réussi à concilier ma vie professionnelle et ma vie personnelle ? Est-ce-que j’ai réussi à être utile pour l’oeuvre dans laquelle je veux m’investir. Là dessus, on a des expériences extraordinaires que ça soit très local, au niveau national ou au niveau international. Un exemple que je cite assez souvent, parce que c’était carrément peut-être le plus improbable, je parle toujours d’une étudiante qui, après son stage est parti en Colombie, a eu la volonté de créer une auberge de jeunesse à Medellin. C’est pas une ville qui semble le plus évident. Une fille qui sort d’études, qui veut créer cette auberge de jeunesse et en plus elle crée ça en étant enceinte. On dit toujours qu’il ne faut pas…

Mais elle l’a fait et aujourd’hui ça fonctionne encore donc ça c’est un petit exemple que je cite tout le temps mais qui montre que tout est possible aujourd’hui, que ce soit encore une fois au niveau local, au niveau national ou au niveau international. C’est possible du moment qu’on y croit et qu’on est un petit peu armé en termes de compétences. J’ai toujours tendance à dire que nous on ne forme pas à un métier on forma à des compétences transversales qui vont permettre à tout un chacun de pouvoir s’épanouir. Et quand ils nous présentent leur parcours et ce sur quoi ils travaillent, on est toujours émerveillé donc on n’aurait pas pu imaginer des fois que c’était c’était réalisable et ils nous démontrent que c’est réalisable. Pour l’équipe pédagogique c’est la plus belle des récompenses. Le bilan il est je dirais extraordinaire. Même si ce terme est peut-être un peu fort, mais aussi parce que on est sur des gens qui sont réellement extra-ordinaires de par leurs valeurs encore une fois,  de par les projets qu’ils portent, de par leurs convictions. Et quand on voit l’actualité, je peux dire que c’est aussi un grand bol d’air de se dire: « oui on a des énergies nouvelles qui arrivent sur le marché du travail, dans notre société. » Mon seul regret peut-être c’est qu’aujourd’hui on ne prend pas conscience de ces compétences et parfois ils ont des difficultés aussi à être reconnus, comme des fois notre formation a des difficultés à être reconnue dans certains milieux, on va dire plutôt traditionnels. C’est peut-être aussi notre intitulé : économie sociale et solidaire, pour certains on est des doux rêveurs, on est des écologistes partisans alors que je pense qu’on est avant tout une formation qui pousse à l’innovation. Encore une fois quand je vois les parcours des anciens, on est vraiment sur des formes de tourisme, des formes de développement qui sont réellement vertueuses et notre société, notre planète se porterait beaucoup mieux, y compris socialement et économiquement, si on faisait plus confiance à ce type de projets et ce type d’acteurs.  pour arriver à ça, ça veut dire qu’il faut aussi lutter contre les images qu’on nous vend systématiquement dans les médias, je dirais traditionnels où le voyage et l’épanouissement ne peut se faire que loin et que la réussite serait dans la multiplication des voyages sur les différents continents. Il faut lutter contre parce qu’on sait bien que ce n’est pas parce qu’on voyage loin qu on est vertueux et qu’on va apprendre de l’autre. On a même appris que souvent le tourisme était plutôt appauvrissant à la fois pour les populations accueillantes que pour les personnes qui voyagent. C’est un nouveau regard et je pense que là où on doit lutter aussi ‘est qu’on doit se dire, quelle que soit sa situation sociale, se donner le droit de s’évader et de partir et ça on a pas mal travaillé dessus. Des fois il y a des barrières psychologiques qui sont plus fortes que des barrières financières et quand on est dans une certaine situation on ne se donne pas le droit de pouvoir s’évader y compris à proximité.

Même dans le soutien aux départs en vacances ou loisirs, on s’aperçoit que c’est souvent réduit. On va te permettre de partir dans un parc de loisirs, on va te permettre de partir dans certains, certaines activités on va dire purement ludiques, alors qu’on pourrait aussi découvrir des espaces naturels qui sont à proximité et apprendre beaucoup de ça. Mais il ya souvent cette barrière psychologique qui est importante. Le Vaucluse regorge aussi d’initiatives de ce type là. Un des objectifs justement de la licence professionnelle c’est de les mettre en lumière et notamment on essaie de travailler avec Avignon Tourisme, pour Avginon et le Grand Avignon, pour faire ressortir toutes ces initiatives alternatives et qui pourraient aussi être données à voir à la fois aux touristes mais aussi aux locaux. Avignon ne s’est pas arrêté au 14e siècle. Aujourd’hui on a des nouvelles forces avec des populations très diversifiées et je crois que chacun a envie de s’exprimer, chacun a envie de comprendre qui est l’autre et chacun a envie d’expliquer aussi qui il est. Je pense que quand on arrivera à considérer que c’est d’abord ça l’expérience touristique que tout le monde recherche, on arrivera à des formes insoupçonnées encore aujourd’hui d’épanouissement mutuel. Ces formes de tourisme font éveiller les cinq sens et c’est ça qui est extraordinaire donc se cantonner à photographier le Palais des Papes ou ou le Pont Saint Bénézet ça serait dommage puisqu’à la rigueur c’est l’image d’Épinal. Il faut sortir de ça, ne pas l’occulter mais montrer que Avignon est inscrite aussi dans le 21e siècle. On sait qu’au niveau de la restauration ça bouge pas mal aussi sur Avignon donc on peut commencer à manger équilibré quelque soit son régime alimentaire, avec des produits des produits locaux, non traités.  Ca je crois que c’est important. On sait que dans le Vaucluse on a aussi des formes d’hébergements insolites qui sont intéressantes surtout d’un point de vue environnemental puisque des fois les prestations reste un petit peu cher. Et après il y a dans le Vaucluse aussi un certain nombre de prestations à vocation sociale, des villages vacances que ce soit dans le Luberon, je pense au château de l’environnement à Buoux, ou des villages vacances qu’on va retrouver aussi sur Vaison La Romaine qui ont des très belles prestations tout à fait accessibles et qui vont être adaptées aussi au quotient familial éventuellement où on va pouvoir passer un temps agréable,  avec des prestations de qualité et où on va vous faire découvrir autrement le territoire. 

Nos 10 ans, déjà c’est une année un petit peu de transition puisque nous sommes ouverts à l’apprentissage. Nous avons cinq apprentis cette année et l’année prochaine nous avons la volonté de développer l’apprentissage. Ca c’est un axe important pour nous. C’était une demande à la fois des institutionnels, des professionnels et des étudiants. Mais nous souhaitons aussi conserver la partie formation initiale et ce qu’on peut espérer c’est qu’elle puisse perdurer au sein de notre université et à la formation tout au long de la vie. Ce qu’on aimerait aussi c’est que ce type de formation puisse se démultiplier partout en France en Europe et dans le monde. Tout simplement parce que je pense qu’on répond aux enjeux de notre société et quand on parle de transition écologique, de transition économique, on est inscrit là-dedans. Les formations devraient forcément s’inscrire dans cette dynamique. dans mon esperluette du moment

Mon Esperluette du moment c’est un combat que mènent certains sur la mise en en justice de notre gouvernement, sur l’insuffisance de la prise en compte de la politique environnementale. Je pense que c’est une bonne direction. Malheureusement on doit passer par là, visiblement ça a fonctionné dans d’autres pays et donc je pense que ça c’est un élément important. On va voir si le débat démocratique qui qui nous est promis dans les prochains jours va aussi porter ses fruits sur la  préoccupation qu’on doit avoir tous et toutes sur la protection de l’environnement. Donc ça, ça me motive. On est effectivement peut-être dans une période de transition mais on peut basculer très rapidement dans une mauvaise transition. On le voit dans certains pays et dans certains contextes y compris locaux donc j’espère que ça sera la transition vertueuse qui va l’emporter. Pour aller au delà de la problématique de la formation, c’est que nos élus d’aujourd’hui et de demain doivent prendre conscience, ils doivent changer parce que je pense que l’élu a une forte responsabilité dans ces enjeux et qu’à un moment donné s’ils ne prennent pas conscience qu’il faut changer les choses, on va, on le sait, on va sur sur un drame planétaire. Il faut rester optimiste. Encore une fois moi j’ai la chance d’être dans un milieu où les gens sont extraordinaires et donc ça ça donne de l’espoir mais on n’est pas coupé du monde et de la réalité. Malheureusement la réalité est parfois un petit peu déprimante mais je pense que nous avons tous un rôle à jouer, ne serait-ce que de dire ben oui chères élites, nous avons compris que notre monde ne va pas bien et nous vous confions en partie notre avenir, et nous sommes prêts à vous aider pour assurer cette transition. Faites nous confiance !

Je voulais remercier Marie-Cécile de cette initiative de donner la parole à des acteurs qui sont dans cette ransition. C’est une très bonne chose. Plus on aura ce type d’outils, plus on sera éventuellement écouté et puis après ça fait l’effet boule de neige. Donc merci pour cette initiative, merci d’avoir pris en considération cette histoire un petit peu particulière et singulière de la Licence Pro. Mais on voit bien qu’au-delà de cette histoire de la Licence pro. c’est aussi une problématique plus globale que nous traitons. « 

Marie-Cécile :  » Merci Laurent d’avoir répondu à mes questions et  pour toute l’énergie que tu as déployée avec l’équipe pédagogique de la Licence pour la faire perdurer pendant dix ans. Bon anniversaire donc à cette formation quasi unique en France et je lui souhaite encore une longue vie. Qu’elle soit un exemple pour que les étudiants en tourisme soient formés à la durabilité dans son ensemble c’est-à-dire humaine, écologique et économique. Pour plus d’informations sur la Licence, rendez vous sur le site d’Avignon Université ou sur la page Facebook des étudiants en Tourisme de l’Université d’Avignon ACTES, qui organise d’ailleurs en février le estival Jeunes Sans Frontières, festival gratuit qui a pour objectif de former la jeunesse au voyage puisque les voyages forment la jeunesse !

Un grand merci également à l’équipe de la Péniche Althea  de nous avoir dédié un espace au calme pour enregistrer cet épisode. Le début d’année est souvent la période où l’on commence à réfléchir à ses prochaines vacances. Alors ne cherchez pas trop loin, il y a toujours de belles découvertes à faire près de chez soi et ça n’empêche pas le dépaysement, bien au contraire. A une prochaine on l’espère-luette évidemment !

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