zéro déchet en entreprise

Le zéro déchet en entreprise – On peut le faire

Bienvenue dans ce nouvel épisode d’On peut le faire, la chronique qui donne des idées écoresponsables et locales pour avancer chacun à son rythme. Après vous avoir parlé le mois dernier de l’impact des outils numériques sur l’environnement,  je souhaite m’adresser aujourd’hui aux chefs d’entreprise et à toutes celles et ceux qui sont salarié·e·s pour vous montrer qu’il est aussi possible d’intégrer le zéro déchet en entreprise. 
Un grand merci à Marjorie Maugeais Cousyn, fondatrice de «Pazapa, objectif Zéro déchet»de m’avoir aidée à rédiger cette chronique.
Dans cet épisode vous allez entendre une compilation des quatre chroniques diffusées sur RTV FM mon partenaire pour la production de cette chronique.
Bonne écoute !


Références citées dans cet épisode : 

Pazapa, objectif Zéro déchet : https://pazapa-formation.fr/

Ooka : https://ooka.fr/

Mon Bento : https://www.monbento.com

La Fabrique de Courennes : https://fabriquedecourennes.com/

La Manufacture du siècle : https://www.lamanufacturedusiecle.fr

Vous pouvez lire la retranscription de la chronique en intégralité ci-dessous : 

 Le zéro déchet en entreprise, la prise de conscience

Ce mois-ci je m’adresse aux chefs d’entreprises mais également aux salariés qui souhaitent amener leur démarche écoresponsable dans l’entreprise.

En effet, on a tout le temps tendance à conseiller aux particuliers de réduire leurs déchets, trier, opter pour le vrac etc et c’est d’ailleurs ce que j’ai fait pour débuter cette chronique en septembre. Mais est-ce que, quand on va travailler, on garde nos bonnes habitudes et on cherche à continuer à respecter la planète au travail.

Alors pas évident vous allez me dire, chez nous nous sommes nos propres patrons et donc on gère notre maison comme on le souhaite. Au travail, sauf si on est chef d’entreprise, on a l’impression que l’on ne peut pas gérer grand chose, et pourtant. Pour m’aider dans l’écriture de ces chroniques, une nouvelle fois, j’ai sollicité une spécialiste du sujet : Marjorie Maugeais Cousyn, fondatrice de «Pazapa, objectif Zéro déchet». Marjorie qui propose des formations, ateliers et conférences autour du mode de vie zéro déchet dans le but d’initier les salariés et entreprises dans cette démarche et bien sûr elle est vauclusienne. 

Le premier conseil de Marjorie avant de vouloir tout changer dans son entreprise c’est d’abord de prendre conscience de la quantité de déchet que l’on jette au travail. 

Selon l’ADEME, un salarié du tertiaire, donc ceux et celles d’entre nous qui travaillent dans un bureau, produit en moyenne 120 à 140 kg de déchets par an sur son lieu de travail dont 70 à 85 kg de papiers. Gobelets, papiers, cartons, cartouches d’encre et autres fournitures de bureau, on ne se rend pas toujours compte de la quantité de nos déchets, pourquoi et bien parce qu’au travail, la plupart du temps on ne sort pas nos poubelles une fois notre journée terminée.

Une des premières choses donc que l’on peut faire et on peut même le proposer à ses collègues, regarder ses poubelles, ce que l’on jette et potentiellement ce qui peut être remplacé par des objets lavables réutilisables. On peut même en faire un jeu d’équipe. 

Débuter le zéro déchet en entreprise n’a pas besoin d’être triste et contraignant, cela peut rassembler toute l’entreprise autour d’un même projet qui concerne tout le monde.

On peut également proposer d’organiser une fresque du climat, adaptée au milieu de l’entreprise pour prendre conscience de manière plus détaillée l’origine de ce que l’on jette et l’impact de ces déchets sur l’environnement. Cela peut permettre de connaître le coût pour l’entreprise de tous ces déchets et potentiellement si on les réduit, on réduit les charges de l’entreprise . 

Ces ateliers partent sur le principe de base de l’économie circulaire les 5R : refuser, réduire, réutiliser, recycler, rendre à la terre. L’objectif est donc de voir comment on peut changer nos comportements pour suivre cette règle des 5R.

Et petit bonus pour les entreprises qui recrutent, celles qui choisissent de se lancer dans le zéro déchet en interne pourront ensuite le valoriser auprès de leurs collaborateurs et des talents qu’ils souhaitent embaucher chez eux. Toujours selon l’ADEME 78% des salariés choisiraient, à offres équivalentes, de rejoindre une entreprise véritablement engagée pour la transition écologique. Cohésion d’équipe, marque employeur valorisante, réduction des coûts et voir son lieu de travail évoluer vers un démarche responsable, il n’y a que des bons points à réfléchir au zéro déchet en entreprise. La semaine prochaine je vais vous proposer des astuces simples à mettre en place pour changer les choses au quotidien dans votre travail, car oui j’en suis sûre on peut le faire. 

Le zéro déchet en entreprise au quotidien

Maintenant que l’on a pris conscience de nos poubelles au travail, il est temps de se lancer, avec des actions concrètes dans la réduction de ces déchets.

L’une des poubelles toujours très remplie, c’est celle à côté de la machine à café. Même si les gobelets ne sont plus en plastique mais en carton, il a quand même fallu de l’énergie pour les fabriquer, les amener jusqu’à vous puis pour les recycler. 

Certains ou certaines d’entre vous auront peut-être déjà amené leur tasse à café et proposé à leurs collègues de faire de même et ce n’est pas toujours évident de les convaincre sans passer pour le ou la casse pied de service, surtout qu’une fois le café ou le thé consommé il faut laver la tasse. C’est toujours plus facile de la jeter.

Le conseil de Marjorie c’est de rendre cette action ludique, elle me disait que certaines entreprises avaient lancé, pour définitivement banir les gobelets jetables à la machine à café, un concours de la tasse la plus moche. C’est comme le concours du pull moche de noël mais ça peut s’organiser toute l’année et c’est bon pour l’environnement. Je suis sûre que vous avez au fond d’un placard un super mug qui fera sourire tous vos collègues, de quoi commencer la journée de bonne humeur et ça , ça n’a pas de prix !

Si on reste du côté de la pause café, on peut peut-être aussi changer la machine à café pour éviter de jeter des capsules toute la journée.

Il y a quelques semaines j’ai rencontré les créateurs de l’entreprise Ooka, on sort un peu du Vaucluse mais on reste en provence puisqu’ils sont basés dans le Var et proposent aux entreprises des solutions pour que la pause café rentre dans la démarche de responsabilité sociétale des entreprise (RSE). Machine à café sans dosette, café de qualité torréfié en PACA, et rapport d’impact. 

Les chiffres sont toujours importants, puisque l’on fait des efforts pour changer les habitudes, avoir conscience des avancées permet de garder la motivation et de changer sur le long terme.

Passons au papier maintenant, la semaine dernière je vous disais que plus de la moitié des déchets créés par un salarié du tertiaire était du papier. Je ne vais pas vous conseiller d’arrêter d’imprimer, personnellement si j’ai besoin de relire un document, je n’arrive pas à le faire sur un écran, les fautes d’orthographe passent devant moi sans que je les vois. Alors que sur du papier, c’est plus facile à corriger. Je ne vais pas vous donner des astuces innovantes mais plutôt quelques petits rappels que l’on oublie souvent. Ne pas hésiter à opter pour l’impression en recto-verso, de fouiller dans les paramètres de son imprimante pour imprimer en niveau de gris et non en couleurs et en brouillon plutôt qu’en haute qualité. Ça n’a pas l’air de grand chose comme ça mais ce sont les petites gouttes accumulées qui font les grandes rivières. Vous pouvez également garder les feuilles qui ont un côté non imprimé pour en faire du brouillon pour prendre des notes ou gribouiller pendant vos conversations téléphoniques. Personnellement ça m’aide à me concentrer. 

Je pousse le bouchon encore un peu plus loin d’ailleurs, comme j’imprime rarement, je garde souvent les enveloppes que je reçois pour servir de support à mes to-do listes du jour. Les post-its c’est pratique et colorés mais c’est surtout utile quand on fait un travail de groupe ou que l’on veut organiser sa pensée. Pour une liste de course ou de tâches à réaliser sur la journée, mieux vaut utiliser du papier brouillon.

Voila, pour les astuces que je vous propose au quotidien, je suis certaine qu’il y en a beaucoup d’autres mais la chronique arrive à sa fin. La semaine prochaine, on parlera des cadeaux d’entreprises qui eux aussi peuvent être responsables, car oui j’en suis sûre on peut le faire.

Les cadeaux d’entreprise écoresponsables

Pour ce troisième épisode sur le sujet, nous allons parler des cadeaux d’entreprise. Noël est déjà passé (mais il va revenir vite) mais ce n’est pas uniquement pendant la période des fêtes que les entreprises offrent des cadeaux à leurs partenaires ou clients. 

Si le cadeau d’entreprise peut être une très belle manière de rester dans les esprits c’est encore mieux s’ils permettent de faire travailler l’économie locale et s’ils sont respectueux de l’environnement. 

Alors comment allier respect de la planète et cadeau d’entreprise efficace.

Première objectif, proposer des cadeaux utiles, réellement utiles. Le stylo, les carnets de notes c’est utile, les badges ou autres stickers c’est joli mais franchement qui les utilise réellement ?

Il y a les chèques cadeau, toujours utiles mais ils serviront souvent à aller dans des centres commerciaux pour acheter des objets ou vêtements faits au bout du monde donc ce n’est pas très écolo.

Alors tentons d’être originaux et d’aller vers le zéro déchet (ça tombe bien c’est le thème de ma chronique).

Première idée : un bento. Un bento c’est une boite qui permet de transporter en toute sécurité son déjeuner ou son goûter pour les gourmands . Il est organisé en plusieurs compartiments pour pouvoir séparer le sucré du salé. Ils sont colorés, solides et résistants. Non seulement vous faîtes un cadeau utile mais en plus vous transmettez un petit peu de votre envie stratégie zéro déchet là chez la personne que vous allez gâter. Par exemple, vous avez la marque Monbento, qui a des gammes de produits fabriqués en France.

Pour la deuxième idée, je reprends l’astuce du dernier épisode du concours de tasse à organiser en interne pour éviter les gobelets jetables, pourquoi ne pas réfléchir à un chouette design pour habiller des tasses aux couleurs de votre entreprise que vous allez offrir. Evidemment, si vous voulez qu’elles soient utilisées, soyez créatifs !

Ensuite, vous allez dire que j’oublie le cadeau le plus répandu pour qui veut avoir une image écoresponsable : le tote bag. Alors oui c’est, enfin c’était une bonne idée. Le problème c’est que maintenant nous en avons toutes et tous des dizaines dans un placard et finalement c’est encore un objet qui a nécessité de l’énergie pour les fabriquer, s’ils ne servent pas, autant ne pas en créer de nouveaux.

Optez plutôt pour un savon : par exemple ceux fabriqués dans le Luberon par la Fabrique de Courennes ou à Carpentras par La manufacture du siècle. De quoi laisser un doux souvenir avec un cadeau qui sera toujours utile et fabriqué localement.

Si vous souhaitez envoyer des cartes de vœux ou autre, vous pouvez les choisir ensemensées. Une fois lues, elles apporteront une touche de nature dans l’entreprise qui aura reçu votre cadeau.

Avec ces cadeaux on peut faire plaisir à des partenaires mais également à ses salariés. Qui souhaite lancer le zéro déchet au travail, peut utiliser le cadeau d’entreprise pour amorcer la démarche.

La Semaine du développement durable, semaine européenne de réduction des déchets, jour de la Terre, semaine de la QVT, mois de l’économie sociale et solidaire,… les occasions ne manquent pas de marquer son engagement et d’offrir des cadeaux engagés, toute l’année car oui j’en suis sûre on peut le faire !

Laisser travailler l’imagination

Cette semaine, plus que des idées ou des astuces, c’est plutôt  une réflexion que j’ai envie de vous partager. 

J’aimerais vous convaincre que notre imagination a un pouvoir exceptionnel ! Et bien oui, toutes ces réflexions autour du zéro déchet n’en sont qu’au début. Tout reste à inventer, c’est le moment d’être créatif. Il parait que les seules limites sont celles que l’on se met. Et la période que nous vivons depuis deux ans nous prouve bien que nous sommes capables de nous adapter aux changements, même les plus inattendus. Alors je suis sûre que nous sommes capables de faire évoluer des comportements qui paraissent ancrés à jamais dans nos habitudes.

Je pense que l’entreprise a un vrai rôle à jouer dans cette évolution.

Quand on sait, attention ce sont les 10 secondes ‘chiffres’ de la chronique, je disais donc quand on sait que l’environnement est la première préoccupation des salariés de moins de 35 ans et que 68% des salariés souhaitent être formés aux enjeux de la transition écologique, il y a vraiment beaucoup de choses que l’entreprise peut apporter sur ce sujet. 

On commence par regarder ses poubelles au travail, par prendre conscience de ses déchets, puis à trouver des alternatives aux gobelets jetables, même pour les visiteurs, ou faire évoluer les cadeaux d’entreprises et ça amène petit à petit à se poser d’autres questions : d’où viennent les produits que l’on mange chez soi ou à la cantine, combien ont-ils fait de km pour arriver dans notre assiette, voire qu’est-ce que mon métier peut apporter à la collectivité … 

Pour intégrer un changement il faut “une lune” soit 6 semaines. Ça peut paraître long mais à l’échelle d’une vie ce n’est vraiment pas grand chose. 

En se donnant des petites missions, à réaliser ensemble, à la fin d’une année il peut y avoir déjà pas mal de changements. Se questionner sur ses déchets, c’est questionner l’entreprise sur sa mission, à la faire réfléchir sur sa vision, et donc à travailler aussi sa marque employeur. 

La marque employeur c’est l’image d’une entreprise auprès de ses salariés mais également des candidats potentiels. Avoir une marque employeur plus responsable, et je parle de réellement responsable on n’écrit pas une belle histoire pour qu’ensuite les salariés découvrent une toute autre ambiance une fois entrés dans l’équipe. Avoir une marque employeur responsable, cela améliore l’attractivité de l’entreprise pour trouver des talents et les garder. Si un collaborateur ou une collaboratrice est fier de travailler dans son équipe, et qu’il ou elle participe grâce à son employeur à l’évolution de notre société, ce sera le meilleur des ambassadeurs ou la meilleure ambassadrice pour en parler en dehors du travail. Ce ne peut être que bénéfique !

La première mission c’est donc  de déconstruire les croyances pour réinventer de nouvelles habitudes. Et c’est pour cela que Marjorie Maugeais Cousyn, que je remercie pour toutes les infos qu’elle m’a apportée pour rédiger cette chronique, a créé à Avignon “Pazapa, objectifs zéro déchet”. Elle travaille pour aider les entreprises qui souhaitent se lancer dans cette belle aventure à prendre conscience des changements à mettre en place et forme les équipes pour qu’elles soient opérationnelles sur le sujet.

Il n’y a pas que les particuliers qui ont un rôle à jouer, chacun peut faire évoluer les choses en apportant ses idées même au sein de son entreprise, car oui j’en suis sûre on peut le faire.